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Les vacances de Monsieur Hortefeux….

Tout le monde ne se repose pas au Cap Nègre. Le pauvre Brice Hortefeux est ainsi privé de vacances. Il est au four et au moulin, courant d’un bout à l’autre du territoire pour mettre en œuvre l’opération « guerre contre les voyous », minutieusement préparée depuis des semaines à l’Elysée pour faire diversion en ces temps politiques rudes pour Nicolas Sarkozy et l’UMP. Que les Français d’origine étrangère se tiennent à carreau : la nationalité française leur sera retirée illico presto, non seulement s’ils ont porté atteinte à la vie d’un policier ou d’un gendarme, mais aussi s’ils sont condamnés pour polygamie, excision, traite des êtres humains ou actes de délinquance grave. Et feu sur la gauche, sommée d’apparaître toute séance tenante dans des débats contradictoires en plein été pour expier sa prétendue naïveté sur le thème de la sécurité !

Cette instrumentalisation politique de l’immigration est irresponsable, indigne et, disons-le, franchement minable. Si l’insécurité progresse en France depuis trois ans, c’est uniquement à cause de la faillite totale de la politique de Nicolas Sarkozy en la matière. La dissimuler est déjà malhonnête politiquement. Désigner des boucs émissaires dans la population française, les vouer aux gémonies et leur promettre la déchéance de la nationalité sans plus de détails est une honte. Encore plus lorsque l’exécuteur de ces basses œuvres est Brice Hortefeux, condamné il y a quelques mois pour injures raciales. Dans n’importe quelle démocratie, cette condamnation lui aurait valu la porte. Sous Nicolas Sarkozy, c’est tout l’inverse. Peu importe les ravages que ces propos à l’emporte-pièce entrainent dans le corps social. La droite en déroute se recentre sur ses fondamentaux et … sert la soupe au Front National.

La France n’est pas une République bananière. La République a une histoire, une tradition et une Constitution. Il n’existe pas de catégories de Français qui le seraient davantage que d’autres. Il ne saurait être question de distinguer entre eux selon la race, l’origine ou la religion. C’est l’article 1 de la Constitution qui le proclame. Nicolas Sarkozy aurait été inspiré de s’en rappeler à Grenoble. En jetant l’anathème sur « toute personne d’origine étrangère », savait-il que c’est à 20% au moins de la population de notre pays et à pas loin des deux tiers des Français de l’étranger qu’il s’attaquait ? Sont-ils, sommes-nous des citoyens de seconde zone, sur lesquels pèse une présomption de triche, de délinquance, voire de crime ? Prétendre ainsi faire le tri entre Français nous ramène aux heures les plus sombres de l’histoire de France.

Que ne faut-il pas faire pour tenter de faire oublier les turpitudes de l’affaire Woerth et l’échec consommé du quinquennat ? Militants, citoyens, mobilisons-nous contre cette dérive insensée du pouvoir. Les libertés publiques sont au cœur de la vie démocratique. Le Conseil Constitutionnel l’a rappelé très à propos en censurant les dispositions législatives sur la garde à vue en juillet dernier. Saisine parlementaire, question prioritaire de constitutionnalité, les voies de recours existent, en sus du combat politique. Gardons fermement le débat au niveau des principes et des valeurs, car ils forment la colonne vertébrale de la République sur laquelle il ne saurait jamais être question de transiger.

Comme bien d’autres, j’ai signé la pétition lancée par Olivier Duhamel “Nous sommes tous français” et vous invite à en faire autant.

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