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Déplacement en Hongrie

Je me suis rendu à Budapest le vendredi 8 mars pour une série de rencontres avec les services publics français dans le pays et une permanence au contact de nos compatriotes. Les liens d’amitié entre la France et la Hongrie sont forts. La décision prise par le Président Mitterrand dès le lendemain de la chute du rideau de fer de construire un Institut français à Budapest en est l’un des beaux témoignages. Reste que l’évolution politique de la Hongrie depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban inquiète et il est légitime au nom de cette amitié de s’interroger sur le nationalisme qui semble devoir fonder nombre de décisions gouvernementales.

La Hongrie, Etat membre de l’Union européenne, est liée par les valeurs et les obligations des Traités européens. Ce ne sont pas des suggestions, mais le cadre intangible au sein duquel les Etats membres de l’Union s’engagent à travailler. Or, mettre en place des politiques volontairement défavorables aux investisseurs étrangers dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des télécommunications, de la distribution et des transports est incompatible avec les engagements européens de la Hongrie. Ces politiques frappent injustement les entreprises qui avaient fait dans les années 1990 le choix de l’implantation en Hongrie et y avaient créé des dizaines de milliers d’emplois.

La Commission européenne apparaît timide face à cette offensive, que le Parlement européen avait condamnée très tôt. Il s’agit de faire respecter le droit de l’Union. Il est possible de suspendre le versement des aides du fonds européen de cohésion. Voire d’envisager la possibilité d’activation de la procédure de l’article 7 du Traité sur l’Union européenne, qui peut conduire jusqu’à la suspension du droit de vote au sein du Conseil de l’Union. C’est la fermeté dans le dialogue conduit par les institutions européennes avec le gouvernement hongrois qui doit permettre de trouver la solution aux difficultés actuelles et d’éviter à la Hongrie d’entrer en récession du fait de l’assèchement des investissements internationaux.

La France est et reste un partenaire fidèle de la Hongrie. La relation de nos deux pays ne saurait être ramenée à ces seules difficultés. L’ouverture au sein du Lycée Français Gustave-Eiffel d’une section internationale de langue hongroise serait un élément fort de développement de cet établissement qui compte aujourd’hui un peu plus de 600 élèves. C’est une initiative chère à la communauté éducative, que je me suis engagé à appuyer auprès du gouvernement français. Le soutien aux 10 sections bilingues franco-hongroises dans le réseau d’éducation hongrois est également très précieux. Plus largement et a fortiori dans le contexte actuel, les activités de l’Institut français doivent être encouragées et mises en valeur, tant dans le domaine des cours de français que de la programmation.

Le soutien à nos compatriotes les plus démunis est important et il est nécessaire de rechercher une revalorisation du taux de base des allocations du CCPAS. Les minimas sociaux en Hongrie sont très bas et le coût de l’énergie y est très élevé. L’accès aux bourses scolaires des familles à revenus modestes et moyens doit pouvoir bénéficier de la récente réforme du barème des bourses afin de faire face aux droits d’écolage au Lycée français. Ce sont autant de sujets sur lesquels j’ai marqué, au contact de nos compatriotes en Hongrie, ma volonté d’action pour les mois à venir.

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