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Débat à Lisbonne sur les identités et la diversité au sein de société interculturelles

J’ai participé le vendredi 24 octobre à Lisbonne à la réunion de la commission de la culture, de l’éducation, de la science et des médias de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). J’ai rejoint cette commission lors de mon arrivée à l’APCE au mois de juin dernier. Cet engagement me tient à cœur. L’APCE, à ne pas confondre avec le Parlement européen, rassemble un peu plus de 600 membres, tous parlementaires nationaux, délégués par leurs Parlements respectifs pour les représenter sur l’ensemble des sujets traités par le Conseil de l’Europe qui, s’il est l’institution européenne la plus méconnue et la plus ancienne, n’en est pas moins fondamental pour les garanties démocratiques et les droits de l’homme. Le texte de base du Conseil de l’Europe, c’est en effet la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Que serions-nous sans elle, sans les droits qu’elle a consacrés et sans la jurisprudence hardie de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ?

 

L’APCE est un formidable forum au sein duquel il est possible de s’emparer d’un ou plusieurs sujets et de les porter très loin, en amont des débats du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe. C’est un lieu de convictions et d’influence. J’ai pris plaisir à y siéger pour la première fois lors de la session plénière de Strasbourg au tout début octobre. L’échange avec les collègues parlementaires d’autres pays et d’autres appartenances politiques est réellement passionnant. A Lisbonne, nous avons ainsi débattu des trois thèmes suivants : identités et diversités au sein de sociétés interculturelles, bonne gouvernance et meilleure qualité de l’enseignement, le patrimoine menacé en Europe. Je suis intervenu dans le premier débat pour souligner toute la nécessité d’entendre l’expérience des binationaux et plus largement des citoyens exposés à la bi-culturalité dans l’appréciation portée sur l’évolution des sociétés interculturelles.

 

Voici le texte de mon intervention :

 

Senhor Presidente, excellentissimos colegas,

 

Desejo agradecer o nosso amigo Carlos Costa Neves pela qualidade e pelas conclusoes do seu relatorio. O nosso debate hoje em Lisboa é um debate decisivo em cada assembleia parlamentar dos países membros do Conselho de Europa. Acho que este tema do futuro das sociedades interculturais é um dos dasafios mais fundamentais da nossa época.

 

Deux interrogations et remarques me viennent à l’esprit à l’issue de la lecture du rapport de notre collègue Costa Neves et dans le cadre de nos échanges ce matin. En quoi, tout d’abord, la marche de la société vers l’interculturalisme doit-elle être obligatoirement comprise comme la conséquence d’une dilution préalable des cultures traditionnelles ? Vivre sur plusieurs cultures ou au contact de celles-ci n’est pas prendre le meilleur de l’une par rapport à l’autre ou aux autres. C’est au contraire s’enrichir profondément de chacune d’entre elles.

 

Je pense ici à celles et ceux de nos concitoyens, binationaux ou à tout le moins établis depuis longtemps à l’étranger, qui pourraient valablement en témoigner. Je suis député des Français de l’étranger. Ma circonscription couvre 16 pays d’Europe centrale, de l’Allemagne à la Bulgarie et de la Pologne à l’Albanie. Près de 40% des Français établis dans ces pays sont binationaux. Et pas loin de 100% d’entre eux sont biculturels. Je pense aussi à nos amis portugais à l’étranger, italiens à l’étranger, roumains à l’étranger et plus largement tous ceux qui, sans avoir une représentation parlementaire spécifique comme celle dont je suis issu, vivent dans leur pays de résidence la réalité interculturelle.

 

Il est nécessaire d’entendre cette expérience, la nôtre, la leur. Sur la base du rapport de Carlos Costa Neves et au regard de nos débats ce vendredi, je souhaiterais ainsi poursuivre notre travail commun en préparant à mon tour un rapport sur le rôle et l’influence des réseaux culturels, associatifs et éducatifs de nos pays à l’étranger. Nos communautés à l’étranger sont notre richesse commune. Elles sont les laboratoires in situ de l’esprit européen. J’aurais l’occasion de revenir sur ce projet lors de notre prochaine réunion à Paris les 3-4 décembre prochains.

 

Merci à nos amis portugais pour ce moment privilégié et généreux d’échange dans cette magnifique salle du Sénat au Palais de Sao Bento, siège de l’Assemblée de la République.

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