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Sauver les oursons orphelins des Carpates

Depuis la présentation lundi des projets que je soutiens au titre de ma réserve parlementaire pour 2017, j’ai reçu plusieurs messages m’interrogeant sur les activités du centre de réhabilitation des oursons orphelins d’Harghita (Roumanie) et sur ma passion ainsi révélée pour le monde des ursidés. C’est vrai que j’aime les ours. Beaucoup, et depuis l’enfance. Cela fait aussi plus de 20 ans que je suis membre du WWF. Les combats de la conservation de la nature et des espèces me touchent profondément. L’un des textes que je suis le plus fier d’avoir voté comme député est la loi de 2016 sur la biodiversité. Je connais le centre de réhabilitation des oursons orphelins par le WWF depuis 2014. Il se trouve dans l’est des Carpates, là où vit, de part et d’autre de la frontière avec l’Ukraine, une population d’environ 5.000 ours bruns. Cette région est l’une des plus belles d’Europe. Les forêts des Carpates et de Transylvanie sont le poumon vert magnifique et méconnu de l’Europe.

Les ours bruns des Carpates sont menacés par les braconniers et la destruction progressive de leur habitat. Un ourson orphelin n’a aucune chance de survie sans sa mère, que celle-ci ait été tuée ou simplement écartée de lui momentanément. Si la séparation est trop longue, la mère ne reprendra pas son petit, le laissant sans protection. Environ 10 oursons orphelins sont trouvés chaque année en Roumanie. L’idée de les sauver et les protéger pour les réintroduire ensuite après 2 ans dans l’espace sauvage a conduit un jeune scientifique roumain, Leonardo Bereczky, à fonder le centre de réhabilitation il y a une dizaine d’années. Les oursons grandissent dans un parc de 20 hectares, à l’écart de la présence humaine. Des abris ont été construits pour eux. La nourriture est placée à d’autres endroits, les conduisant ainsi à des déplacements pour la trouver comme ce serait le cas dans la nature. Une équipe de vétérinaires les soigne et continue aussi de les suivre à distance après leur réintroduction dans l’espace sauvage.

En 10 ans, le centre a sauvé quelque 100 oursons orphelins. Selon Leo Bereczky, la menace sur les ours dans les Carpates risque malheureusement de s’accroître, conduisant le nombre d’oursons orphelins à doubler dans la prochaine décennie. Le centre doit donc se développer et se moderniser. Il veut aussi intensifier ses activités de recherche. La cause pour laquelle il œuvre ne connaît pas de frontière : elle est nôtre où que nous nous trouvions. Sensibiliser le public m’a conduit plusieurs fois déjà, comme à l’école française Pierre et Marie Curie de Heidelberg en octobre dernier, à parler de l’histoire des oursons orphelins des Carpates. Avec le soutien de ma réserve parlementaire, c’est une pierre supplémentaire que je veux apporter à l’édifice. L’Europe est belle par ses paysages et les espèces qui y vivent. Les protéger, c’est également la protéger, elle. C’est aussi agir pour que vivent ces magnifiques animaux, forts et mystérieux, qui depuis l’enfance occupent une place à part dans nos cœurs et notre imaginaire.

(crédit photo : Leonardo Bereczky)

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