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LabelFrancEducation : 5 années de succès pour aller plus loin (février 2017)

Le 12 janvier dernier, le LabelFrancEducation a fêté ses premières 5 années d’existence. Avec un peu de retard, bon anniversaire à lui ! Ce label est un beau succès. Il est essentiel pour valoriser et aider les établissements scolaires étrangers proposant des sections bilingues francophones. Je connais de nombreux établissements de ce type dans ma circonscription. Depuis le début de mon mandat, j’en ai visité un total de 8 en Pologne (Varsovie), République tchèque (Prague), Croatie (Zagreb), Roumanie (Timisoara), Bulgarie (Sofia, Plovdiv et Varna) et Albanie (Korçë). Sur les 158 établissements labellisés LabelFrancEducation dans le monde à ce jour, 53 se trouvent dans ma circonscription : Albanie (2), Allemagne (5), Macédoine (2), Bulgarie (6), Croatie (2), Hongrie (8), Pologne (4), République tchèque (4), Roumanie (11), Serbie (4) et Slovaquie (5). Ces établissements sont souvent anciens, témoignant d’un attachement profond et touchant à la culture française. A chaque visite, la motivation, la volonté et le niveau de langue des jeunes rencontrés m’ont énormément impressionné. Au Lycée Jan-Neruda de Prague, j’avais participé au cours de physique en français. Au Lycée Lamartine de Sofia, c’est à un exercice de concordance des temps en français que je m’étais – dangereusement – risqué. Au Lycée Jolliot-Curie de Varna, j’étais présent pour la réception symbolique de la plaque du label, décerné peu de temps avant.

Qu’apporte aux jeunes et à leurs familles le LabelFrancEducation ? A la fois la garantie d’un enseignement bilingue francophone de grande qualité et l’appartenance à un réseau mondial. La gestion du label est assurée par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Les partenaires du label que sont l’Institut français, TV5 Monde et le Centre international d’études pédagogiques (CIEP) mettent à la disposition des établissements labellisés d’importantes ressources en ligne. C’est le cas pour l’Institut français de Culturethèque (médiathèque en ligne), d’Ifcinéma (films en téléchargement gratuit accompagnés de dossiers pédagogiques) et d’Ifprofs (réseau social de l’éducation en français). TV 5 Monde offre pour sa part l’accès à deux sites : l’un propose des milliers de vidéos et d’exercices en ligne, l’autre des dossiers pédagogiques à partir de vidéos pour animer des cours de français ou des cours en français. Dans certains établissements labellisés, un(e) assistant(e) de français rémunéré par le Ministère de l’Education nationale intervient sur la longueur de l’année scolaire. C’est une excellente chose. Cette présence n’est malheureusement pas systématique dans tous les établissements et il faut le regretter. Chaque élève doit en tout état de cause se présenter aux épreuves de certification de langue française DELF et DALF ou aux certifications de français professionnel.

Le LabelFrancEducation n’a pas été conçu comme une sous-homologation par l’AEFE. Il se place dans une logique complémentaire à celle du réseau des établissements français à l’étranger. Cependant, comment ne pas voir dans ces établissements labellisés une ressource supplémentaire ou alternative à la disposition des familles françaises et binationales, a fortiori en l’absence d’établissement français dans la ville concernée ou à raisonnable distance de celle-ci. Je pense notamment à l’Interkulturelle Schule de Brême, essentielle pour nos compatriotes établis là-bas. A Varna, j’avais rencontré quelques jeunes Français au Lycée Jolliot-Curie. Les filières bilingues doivent absolument être distinguées. Les écoles européennes de Berlin, que j’ai visitées et dont j’ai rencontré la direction, les professeurs et les parents d’élèves, en sont un remarquable exemple. Le développement et la mise en réseau de ces filières dans les établissements publics (et gratuits) des pays d’Europe s’inscrit dans la perspective même du projet européen. Il faut donc bâtir sur le succès de FrancEducation pour aller plus loin. Comment ? En systématisant la présence d’un(e) assistant(e) français dans chaque établissement, mais aussi en faisant mieux le pont avec Campus France pour encourager la poursuite des études universitaires en France.

Plus de moyens, plus de budget (la quadrature du cercle en ces temps contraints), plus d’ouverture également. Je me suis félicité ainsi que l’AEFE revienne en 2016 sur son approche initiale de ne pas labelliser les filières conduisant à des baccalauréats binationaux. C’est pour cette raison que le nombre d’établissements en Allemagne est faible à ce jour. Or, il est nécessaire, je crois, que les filières conduisant à l’AbiBac sollicitent le label. En particulier dans les villes d’Allemagne (Heidelberg, Bonn, Stuttgart) où existent des écoles maternelles et primaires françaises, mais pas de Lycée français, la continuation du cursus scolaire se faisant dans le réseau allemand après le CM1. Les établissements recevant ces écoliers auraient tout à gagner de solliciter le label. L’an passé, je m’étais battu avec succès auprès de chaque membre du Conseil municipal de Stuttgart pour protéger la filière AbiBac duWagenburg Gymnasium, mise en péril par le déménagement un temps envisagé de l’établissement vers un lieu lointain pour cause de rénovation de ses locaux durant 3 années scolaires. Le Wagenburg Gymnasium avait sollicité le LabelFrancEducation. Au finish, le Conseil municipal avait décidé d’installer des containers face à l’établissement, sécurisant ainsi la filière. Il faut clairement plus de labellisation en Allemagne. Et en Autriche, absente de la liste à ce jour.

Les meilleurs projets ne sont souvent pas ceux qui affichent les budgets les plus ronflants, même si davantage de sous ne feraient à l’évidence pas de mal. C’est vrai pour LabelFrancEducation comme c’est vrai également pour le programme Français Langue Maternelle dans le domaine de l’animation enfantine. La souplesse d’organisation est un avantage. La pérennité peut être améliorée : 3 ans maximum pour FrancEducation, certes reconductible, c’est assez court. Une plus grande longueur serait utile, 5 ans par exemple. Le développement d’outils en ligne pour les professeurs permettrait de mieux valoriser la dimension collaborative du réseau. Beaucoup repose également sur la formation continue des enseignants concernés, à la fois dans l’enseignement du français bien sûr, mais aussi des disciplines non-linguistiques. C’est là que l’effort doit porter. Les critères d’octroi du label le requièrent : il faut un enseignement renforcé de la langue française et de la culture française, mais aussi au moins une discipline non-linguistique, l’ensemble représentant au moins 20% du nombre hebdomadaire d’heures d’enseignement. Aller plus loin, construire sur la réussite de ces 5 premières années, voilà ce que pourrait être l’ambition pour le LabelFrancEducation au service de la diplomatie culturelle et de l’engagement international de la France.

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