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A Cologne et Düsseldorf

Avec Angelika Schwall-Düren à Düsseldorf

Je me suis rendu les 2 et 3 février derniers à Düsseldorf et Cologne avec Claudine Lepage, sénatrice des Français de l’étranger, ainsi que Philippe Loiseau et Claude Chapat, conseillers à l’Assemblée des Français de l’Etranger. Au programme de ces deux journées, ponctuées par des réunions publiques en soirée, nous avions inscrits de nombreuses visites : Lycée Français de Düsseldorf, Consulat Général de France, Instituts Culturels dans les deux villes, animation enfantine à Cologne, Villa France à Cologne et réunion avec la Ministre des Affaires Européennes du Land de Rhénanie-Westphalie (NRW), Angelika Schwall-Düren. Que retenir de ces journées aussi riches qu’intenses ? Que l’envie d’agir pour les Français de NRW est bien réelle, a fortiori avec nos amis allemands, mais que le retrait de l’Etat est encore plus lourd de conséquences que nous le pensions.

Comment en effet maintenir une programmation culturelle dans les Instituts si les crédits ne se chiffrent plus désormais que par quelques milliers d’Euros tout au plus sur un exercice annuel ? C’est mission impossible ou presque, malgré toute la volonté, l’enthousiasme et le talent des équipes de direction. Comment en effet peut-on toujours se gargariser de « soft power » dans certains cercles gouvernementaux tout en organisant pareille disette ? La mission des Instituts Culturels n’est pas celle de devenir des boîtes de langues à l’instar des Berlitz de la place ! Il est grand temps, dans le cadre de la fusion du réseau des Instituts Culturels dans l’Institut Français, de définir non seulement des priorités précises d’action, mais aussi d’abonder le budget de l’action culturelle extérieure. La présence culturelle française en Allemagne et dans la circonscription doit avoir un sens, un objectif et des moyens.

Le Lycée Français de Düsseldorf est engagé dans une belle opération immobilière, portée avec courage et détermination par les parents d’élèves, en bonne entente avec la direction et les enseignants. Les anciennes baraques, qui n’offraient pas la meilleure image de cette école de plus de 540 élèves, s’effacent peu à peu. Reste que le bâtiment en construction, opérationnel à la rentrée prochaine, risque vite d’être trop petit pour faire face à la demande d’inscriptions et aux classes déjà chargées. Comment l’Etat, au travers de l’AEFE, peut-il intervenir pour soutenir les parents d’élèves face à la croissance de l’école ? La gestion parentale expose les parents à des décisions lourdes et périlleuses (y compris pour eux) en matière d’emprunt immobilier, pour lesquelles l’on voudrait imaginer un Etat infiniment plus présent et stratège. L’augmentation des frais de scolarité ne peut en effet être le seul horizon.

Réenchanter la relation franco-allemande est l’expression à la mode ces temps-ci. Prenons garde à ce qu’elle ne soit pas vide de sens. Il est grand temps en effet de passer de la célébration au contenu. Que faire pour progresser ensemble ? Voilà ce dont nous avons notamment débattu avec Angelika Schwall-Düren à Düsseldorf. Mettre en place des projets concrets dans le cadre de nos jumelages, ciblant par exemple la politique énergétique, la politique de la ville ou encore le développement de la croissance verte entre entreprises et universités. Rechercher des solutions franco-allemandes en matière de droit de la famille, y compris et peut-être même surtout sur les sujets qui nous divisent, tels l’enlèvement d’enfants. Donner envie d’aller travailler en Allemagne et en France, pour l’expérience de quelques années ou pour y faire sa vie. Aujourd’hui, de nombreux postes de VIE en Allemagne ne sont pas pourvus et les entreprises sont à la recherche de techniciens et ingénieurs français parlant allemand et prêts à l’aventure.

Voilà autant de situations, thèmes et initiatives sur lesquels il est urgent de se pencher. Pour débat dans le cadre des échéances électorales à venir et pour action sitôt celles-ci passées.

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