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Aux assises de l’emploi franco-allemand

J’étais jeudi soir à la Maison Internationale de Paris avec le Ministre du Travail Michel Sapin et l’ancien Ministre du Commerce Extérieur Bruno Durieux l’un des intervenants des assises de l’emploi franco-allemand. Ces assises se veulent un outil de rencontre entre professionnels de l’emploi en France et en Allemagne ainsi bien sûr qu’un forum permettant aux jeunes et moins jeunes désireux de trouver un emploi dans le pays partenaire de venir s’informer et rencontrer les entreprises. De nombreuses offres d’emploi avaient été transmises par les sociétés présentes le lendemain au salon Connecti, organisé dans la foulée des assises par les promoteurs de celles-ci, dont Villa France, le centre d’affaires franco-allemand de Cologne où est installée ma permanence parlementaire.

Beaucoup d’offres d’emplois en Allemagne ne trouvent pas preneur en France, faute de profils franco-allemands en nombre suffisant. C’est une réalité rude à entendre lorsque l’on sait que le taux de chômage des jeunes s’élève en France à 24%. Un bureau commun de Pôle Emploi et de la Bundesagentur für Arbeit a ouvert récemment à Kehl et s’est retrouvé débordé durant ses premiers jours de service par le nombre d’appels reçus. L’objectif est à terme de mailler l’espace frontalier franco-allemand de bureaux communs qui facilitent la mise en relation de l’offre et de la demande de travail, mais propose aussi les formations nécessaires pour l’accès à celui-ci. La maîtrise de la langue est impérativement la première des exigences dans ce cadre.

Reste que l’emploi franco-allemand ne saurait se résumer à un exercice régional. J’ai insisté dans mon intervention sur le potentiel que la connaissance de la langue et de la culture du partenaire réserve aux jeunes demandeurs d’emploi, prenant appui sur mon expérience industrielle passée en France pour le compte d’une société allemande. Français, nous avons besoin de prendre exemple sur le cadre allemand de formation professionnelle, qui ancre solidement un jeune dans un métier, le monde de l’entreprise et l’industrie. Il en va de même pour la mobilité. La politique française en faveur de la petite enfance est pour les Allemands une référence, en particulier pour la continuité des carrières professionnelles féminines.

Lors de la réunion jointe des Conseils des Ministres français et allemands le 22 janvier dernier à Berlin, d’importantes résolutions avaient été annoncées et notamment le développement de filières bilingues dans les centres de formation professionnelle et d’apprentissage. C’est une question essentielle pour l’accès à l’emploi et il convient rapidement d’y donner un contenu. Il en va de même de la priorité à la formation professionnelle dans le cadre de l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ), dont nous célébrerons les 50 ans le 5 juillet, deux jours après la tenue à Berlin d’un conseil franco-allemand sur la formation et l’emploi des jeunes. Autant d’initiatives que j’entends soutenir depuis l’Assemblée nationale, en gardant en parallèle un œil sur l’adoption à venir du statut européen de l’apprenti.

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