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Déplacement dans le sud de la Pologne (20-23 mars 2014)

Avec ma suppléante Pascale Seux, j’ai effectué la semaine passée un déplacement de trois jours dans le sud de la Pologne. A Cracovie, à l’invitation du Consul Général Thierry Guichoux, que je remercie pour son aide et sa disponibilité tout au long de ce voyage, j’ai donné le jeudi 20 mars une conférence à l’Institut français sur mon engagement de député des Français d’Europe centrale près de deux ans après les élections législatives de juin 2012, revenant sur mon organisation entre l’Assemblée nationale et la circonscription comme également sur les thèmes essentiels que je défends. J’ai présenté en particulier le travail que je mène en faveur du rapprochement du service public consulaire des Français de l’étranger et qui me conduira à intervenir en séance à l’Assemblée nationale le 8 avril. A Cracovie, j’ai pu également rencontrer plusieurs parents investis au sein de l’association d’animation enfantine, soutenue par le programme Français Langue Maternelle (FLAM).

 

De Cracovie, je me suis rendu dans la matinée du 21 mars au camp d’Auschwitz-Birkenau. Je souhaitais faire ce déplacement comme parlementaire afin d’honorer la mémoire du million et demi de victimes de l’horreur nazie exterminées dans ce camp, parmi lesquelles près de 100 000 Français. J’ai été reçu par le directeur du musée Piotr Cywinski, un ami de l’association de la Maison des Enfants d’Izieu, dont je suis également membre. C’est peu dire que cette visite m’a bouleversé. Deux tonnes de cheveux humains, plus de 100 000 chaussures, un tas de lunettes, des corsets et prothèses, des vêtements d’enfants et de bébés, une poupée, un petit ours en peluche… Il n’existe pas pires inhumanité, folie et cruauté. Dire que certains, chez nous et dans la vie publique, relativisent ce que furent ces camps et en font même profession de foi. Voilà où mènent le racisme, l’antisémitisme, la haine. Puissions-nous ne jamais l’oublier. Et encore moins transiger quand l’égalité, la liberté et le respect de l’autre sont en jeu.

 

A Katowice, mon étape suivante, j’ai été reçu à l’Alliance française par son directeur Karl Zangerle. L’Alliance compte 400 élèves et participe à diverses initiatives dans les domaines de la culture et de l’entreprise. Avec la Chambre de Commerce de Silésie, la Chambre de Commerce polonaise à Paris et plusieurs villes et délégations, elle sera partie prenante d’un grand congrès le 1er avril prochain sur l’attractivité de la Silésie, où se sont installés ces dernières années en outsourcing d’importants services de sociétés employant de jeunes Français. L’Alliance déménagera au mois de juin dans la toute nouvelle maison de Saint-Etienne, dont elle occupera un étage. Le jumelage entre Saint-Etienne et Katowice, que m’a présenté le représentant de Saint-Etienne Robert Pyka, s’est forgé autour d’un passé minier et industriel commun. Il promeut des projets économiques partagés (un cluster très intéressant sur l’efficacité énergétique des bâtiments) et une belle coopération socio-culturelle.

 

J’ai tenu une réunion publique de compte-rendu de mandat en soirée à Katowice. Ce fut l’occasion de rappeler la prise de fonction récente de la Consule honoraire de France, Anna Krasuska-Terrillon. La présence française dans la ville croît régulièrement. J’ai insisté au cours de la réunion sur le rôle essentiel que doit revêtir à mes yeux la fonction de Consul honoraire, dès lors que l’on sait cependant lui déléguer les responsabilités nécessaires et lui donner les moyens d’action au plan local. C’est sur ce point notamment que je souhaite aiguiller le gouvernement. Les Consuls honoraires font un travail remarquable de soutien à nos compatriotes et cette action doit être davantage reconnue. Le même constat s’est imposé le lendemain samedi 22 mars lors de la réunion publique que j’ai tenue à Wroclaw et à laquelle participait notre Consul honoraire Richard Kepinski, dont l’engagement depuis 2008 auprès de nos quelque 500 compatriotes à Wroclaw doit être salué.

 

A Wroclaw, je suis allé à la rencontre des parents en charge de l’animation enfantine « Ma France à Wroclaw » (www.mafranceawroclaw.blogspot.fr). Cette animation, soutenue par le programme FLAM, s’adresse cette année à 26 enfants répartis en 4 groupes de 6 ans à l’adolescence. Les cours ont lieu dans les locaux de l’Alliance française, que j’ai visités, et couvrent la littérature, la géographie, l’histoire et la culture française. « Ma France à Wroclaw » est une animation d’autant plus importante qu’il n’existe pas d’offre d’enseignement scolaire en français dans la ville. Elle permet d’élargir la vie sociale en français à des enfants qui, le reste de la semaine, étudient en polonais et en anglais. A l’Alliance française, j’ai visité l’exposition d’aquarelles de Germain Debré sur la Première Guerre mondiale. Frère du pédiatre Robert Debré et oncle de l’ancien Premier Ministre Michel Debré, Germain Debré, architecte, a croqué avec couleurs et humanité diverses scènes de la grande guerre, à laquelle il participa. Ses œuvres ont été prêtées par notre compatriote Jean-Pierre Meillan, son petit-fils, qui vit à Wroclaw.

 

La dernière étape de mon voyage aura été pour Walbrzych dans l’après-midi du 22 mars. J’y ai retrouvé près de 30 compatriotes, rassemblés à la bibliothèque de la ville, où se trouve le bureau de la Maison de la Bretagne, dirigé par Bogdan Krol. Etaient également représentées l’Association d’Amitié France-Pologne, l’Association des Français et Rapatriés de France et la Chorale francophone. L’histoire de ces jeunes franco-polonais, nés dans le bassin minier du nord de la France entre les deux guerres et rapatriés en Haute-Silésie à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, me touche beaucoup. J’étais venu à Walbrzych en campagne électorale au printemps 2012 et retrouver les visages rencontrés alors m’a fait très plaisir. A nos amis de Walbrzych, j’ai proposé mon soutien pour la préparation d’un ouvrage collectif racontant leur histoire. Je leur ai dit aussi toute mon attention afin que réponse soit apportée rapidement à leurs interrogations ou démarches dans le domaine de la nationalité comme en soutien à la vie associative française. J’ai pu débattre à cette fin avec Zygmunt Nowaczyk, le Maire adjoint de Walbrzych, rencontré en fin de journée.

Je serai de retour en Pologne dans le second semestre de l’année pour un déplacement qui, de Varsovie, me conduira vers l’ouest et le nord du pays, notamment à Poznan et Gdansk.

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