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Faire honneur à la République

La droite ne sort pas grandie de l’entre-deux tours des élections cantonales. Après leur lourd échec au premier tour, les leaders de l’UMP nous ont offert des jours durant le spectacle de leurs multiples contradictions. Pour les uns, emmenés par le Président de la République, le « ni-ni » s’imposait afin de renvoyer dos à dos le PS et le FN. Pour les autres, inspirés par le Premier Ministre, empêcher l’élection de Conseillers Généraux FN devait primer. Cette confusion des stratégies et des esprits, doublée d’une lourde divergence entre les deux têtes de l’exécutif, est symptomatique d’un échec politique consommé. C’est la débandade. On ne peut s’en réjouir. On peut par contre juger cela indigne.

Les valeurs républicaines ne sont pas des suggestions à écouter ou non en fonction de l’air du temps électoral. Hésiter entre les démocrates et ceux qui ne le sont pas n’est pas acceptable. Donner dans l’islamophobie toute la semaine depuis le Ministère de l’Intérieur est une opération politique cousue de fil blanc. Il n’y avait pas de maladresse dans les propos répétés de Claude Guéant. Il y a au contraire une stratégie pensée et exécutée, que les Vanneste, Mariani et autres matamores de la droite radicale ont relayée avec empressement. Cette danse du ventre des proches de Nicolas Sarkozy devant le Front National est à faire frémir. Comment peut-on tomber si bas ?

La droite ne contrôle plus grand-chose. Les cantonales ont tour à tour été décrites par elle comme locales (donc pas politiques…), peu mobilisatrices et finalement inutiles, puisque la réforme territoriale entrera en vigueur en 2014. On ne fait pas mieux pour démonétiser le suffrage universel ! N’allez pas voter : ces élections ne servent à rien ! Et cherchez bien l’UMP, car elle ne s’y trouve pas. François Hollande, dans un discours hilarant, a présenté il y a quelques semaines les titres passe-murailles derrière lesquels se cachent les candidats de la droite. « Corrèze Avenir », « Alliance pour le Finistère », cela sent en effet l’arnaque électorale à plein nez. L’électeur ne s’est pas trompé.

Le Conseil Général, c’est l’action sociale, l’aide aux personnes âgées et aux handicapés, les collèges, les routes, la proximité en somme. Et ce n’est pas rien ! Les Français ne l’ignorent pas autant que la droite s’est empressée de l’assurer dimanche soir, appuyée par quelques chroniqueurs se risquant rarement au-delà du boulevard périphérique. Un Conseil Général de gauche ne se gère pas comme un Conseil Général de droite. Dans mon Finistère natal, depuis la victoire de la gauche en 1998, la différence est énorme et c’est l’honneur de la gauche de n’oublier personne, en zone rurale comme en territoire urbain.

Dimanche prochain, c’est l’union de la gauche qui doit l’emporter, partout, pour gagner les cantons et conquérir de nouveaux départements. Pas une voix ne doit manquer aux socialistes, à Europe Ecologie – Les Verts ou au Front de gauche. Il s’agit de sanctionner la droite au pouvoir, ses errements, ses contradictions, en un mot sa duplicité. Il s’agit aussi de faire triompher une action locale courageuse et généreuse. Une action locale probe et juste, qui fasse honneur à la République, loin des petits calculs, des dérapages personnels et autres stratégies qui font le lit de l’extrême-droite, du racisme et des politiques d’exclusion.

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