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L’Azerbaïdjan n’a plus sa place au Conseil de l’Europe

Le jeudi 30 octobre dernier, la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), réunie à Madrid, recevait Gulnara Akhundova, une jeune femme originaire d’Azerbaïdjan qui a fait de la défense des droits de l’homme la cause de sa vie. Gulnara travaille pour l’ONG International Media Support. Son témoignage sur le combat de la société civile azerbaïdjanaise pour son existence m’avait beaucoup impressionné et ému. Je crois que telle fut aussi la réaction de la plupart de mes collègues. Quelques jours après cette réunion, le 5 novembre, la mère de Gulnara Akhundova, âgée de près de 70 ans, était convoquée et entendue sans le moindre ménagement par les autorités azerbaïdjanaises, puis son domicile, en présence de l’enfant de Gulnara, retourné par la police. Difficile de croire à une coïncidence… Le régime de Ilham Aliyev ne supporte aucune critique ni ne tolère le moindre propos libre.

Il est temps de dire les choses clairement : de telles pratiques disqualifient l’Azerbaïdjan au sein du Conseil de l’Europe, qui, faut-il le rappeler aux autorités de Bakou, est la maison européenne du droit et de la démocratie. Un régime qui pratique l’intimidation systématique et envoie les défenseurs des droits de l’homme en prison n’a pas sa place au sein du Conseil de l’Europe. Je souhaite que l’APCE prenne l’initiative de ce débat pour action lors de sa prochaine session au tout début 2015. Il serait heureux également que les Etats membres, réunis au sein du Comité des Ministres, en fassent de même. Avec René Rouquet, président de la délégation française à l’APCE, et ma collègue députée de la Sarthe Marietta Karamanli, présente comme moi à Madrid la semaine passée, j’ai signé aujourd’hui un communiqué de presse manifestant notre soutien à Gulnara Akhundova et condamnant dans les termes les plus fermes le régime azerbaïdjanais. Voici plus bas le texte de ce communiqué :

 

 

Paris, le 7 novembre 2014

 

Communiqué de presse

 

À la suite de son audition par la commission des questions juridiques de l’APCE, Madame Gulnara Akhundova, dont le seul tort est de défendre les droits de l’homme en Azerbaïdjan, a vu sa famille inquiétée. Nous ne pouvons que condamner avec consternation, mais sans surprise, de tels agissements.

Avec consternation car de telles pratiques sont évidemment inadmissibles et totalement incompatibles avec les valeurs qui sont les nôtres. Sans surprise, venant d’un régime dictatorial et corrompu qui bafoue quotidiennement les droits de l’homme et qui n’aurait jamais dû être admis à présider le Comité des Ministres d’une organisation supposée défendre la démocratie, l’État de droit et les droits de l’homme en Europe. Un tel mépris des engagements pris ne peut une nouvelle fois que conduire à s’interroger sur l’intérêt même de la présence de cet État au sein du Conseil de l’Europe.

M. René Rouquet                                      Mme Marietta Karamanli                             M. Pierre-Yves le Borgn’

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