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Mon bilan à la présidence du groupe d’amitié France-Allemagne

Durant les 5 années de la législature, j’ai eu l’honneur de présider le groupe d’amitié France-Allemagne à l’Assemblée nationale. C’est une responsabilité que j’ai prise à cœur et à laquelle j’ai accordé beaucoup de mon temps. Ce groupe d’amitié, j’ai voulu qu’il soit le club parlementaire des amis de l’Allemagne, par-delà nos différences politiques, comme un rendez-vous régulier où nous échangerions en toute liberté sur les réalités et défis de l’Allemagne contemporaine. C’est ce qu’il a été. Au terme de la législature, ce ne sont pas moins de 54 réunions, auditions et visites qui auront été organisées, auxquelles il faut ajouter 5 missions en Allemagne et un échange de députés entre l’Assemblée nationale et le Bundestag. C’est également sous cette législature que le groupe d’amitié France-Allemagne, qui fêtera en 2019 ses 60 ans, aura compté le plus de membres (91), achevant le mandat parmi les 3 ou 4 groupes d’amitié les plus actifs à l’Assemblée. J’en suis heureux.

Pour découvrir et comprendre l’Allemagne contemporaine, nous avons reçu de nombreux invités. Dans le domaine politique, ce furent notamment les Ambassadeurs Susanne Wasum-Rainer et Nikolaus Meyer-Landrut, la Ministre-présidente de Rhénanie du Nord-Westphalie Hannelore Kraft et la Ministre-présidente de Sarre Annegret Kramp-Karrenbauer pour comprendre le rôle fondamental des Länder dans le fédéralisme allemand et, à l’échelle communale, les vice-maires de Cologne Angela Spitzig et Andreas Wolter. Le groupe d’amitié a également invité de nombreuses entreprises à présenter leurs activités, en particulier EADS, Bosch, Bayer, Lidl, BASF et Arte. Nous avons reçu aussi les dirigeants de l’Office franco-allemand pour la jeunesse et de l’Université franco-allemande, plusieurs journalistes et acteurs de la société civile ainsi qu’une large délégation d’éditeurs allemands en préparation de la foire du livre de Francfort, dont la France sera en 2017 l’invitée d’honneur.

La croissance, l’emploi, la formation professionnelle, l’accueil de la petite enfance et l’enseignement auront été parmi les questions les plus débattues par le groupe d’amitié. En avril 2015, j’avais souhaité que le groupe d’amitié prenne position contre la suppression des classes bi-langues et des sections européennes. Cette suppression menace l’apprentissage de l’allemand en France. Ce sont les classes bi-langues, dont plus de 60% joignaient l’allemand à l’anglais dès la classe de 6ème, qui avaient permis au début des années 2000 de stabiliser les effectifs de germanistes en France. Nous avons été une soixantaine de membres, tous groupes parlementaires confondus, à signer un courrier commun à la Ministre de l’Education nationale pour lui faire faire part de notre émotion (lire ici).  Avec Andreas Jung, président du groupe d’amitié Allemagne-France au Bundestag, j’ai signé une tribune en allemand dans la Frankfurter Allegemeine Zeitung et en français dans Les Echos pour prolonger cette protestation (lire ici). 

Le lien avec le groupe d’amitié au Bundestag a été constant et précieux. Lors du centenaire de la bataille de Verdun en mai 2016, j’ai signé avec Andreas Jung une autre tribune dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung (lire ici) et Ouest France (lire ici) pour appeler à l’union de l’Europe. Nous nous sommes retrouvés plusieurs fois par an en France et en Allemagne. Avec Andreas Schockenhoff, prédécesseur d’Andreas Jung, disparu en décembre 2014, nous avions écrit ensemble à l’été 2014 un courrier aux Ministres de la Famille allemande et française sur les difficultés franco-allemandes en matière d’autorité parentale (lire ici). Ces échanges étroits et nourris ont créé des relations solides entre députés français et allemands, conduisant à des initiatives communes. C’est ainsi qu’Andreas Jung et moi-même, rapporteurs à l’Assemblée nationale et au Bundestag sur la ratification de l’accord de Paris sur le climat, avons entrepris en 2016 de nous auditionner l’un et l’autre pour la préparation de nos rapports respectifs et pour contribuer à hâter le processus de ratification européen.

Tout le groupe d’amitié était au Bundestag en janvier 2013 pour célébrer le cinquantenaire du Traité de l’Elysée. Nous étions plusieurs députés à Reims en juillet 2012, à Ludwigsburg en septembre 2012 et à Paris en juillet 2013 pour prendre part aux manifestations de l’année jubilaire franco-allemande en présence du Président de la République et de la Chancelière. Le 6 avril 2014, Andreas Schockenhoff et moi étions ensemble à Izieu pour la commémoration du 70ème anniversaire de la rafle des 44 enfants juifs. Le 6 juin 2014, c’est à Ouistreham que nous nous étions retrouvés pour les 70 ans du débarquement des forces alliées en Normandie. Avec Andreas Schockenhoff, puis Andreas Jung, nous avons siégé ensemble dans le jury du prix parlementaire franco-allemand en 2013, 2015 et 2017. Nous avons participé également aux réunions annuelles du bureau de l’Assemblée nationale et du praesidium du Bundestag, animant plusieurs débats sur l’éducation, l’Europe et les réfugiés.

Il importe de rendre compte de la réalité de ce travail, précieux, utile et méconnu. Les groupes d’amitié ont pu parfois être critiqués pour leur évanescence ou à l’inverse pour d’opaques activités. J’ai voulu que le groupe d’amitié France-Allemagne, par son engagement, contribue à notre perspective de législateurs. Je remercie Claire Gloaguen et Marie Vigouroux, les administratrices de l’Assemblée nationale qui m’ont assisté dans ces responsabilités. J’y associe Birte Leinius, administratrice du Bundestag, actuellement en poste à l’Assemblée nationale. Merci aussi aux jeunes assistants allemands qui ont collaboré chaque année avec plusieurs membres du groupe d’amitié dans le cadre du programme d’assistants parlementaires stagiaires (5 mois à Science-Po, puis 5 mois de stage à l’Assemblée nationale). Ils ont fait, comme leurs camarades français à Berlin (5 mois à l’Université Humboldt, puis 5 mois au Bundestag) un travail formidable.

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