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Solférino, 16 octobre

Il est des moments dans une vie militante que l’on souhaite conserver au cœur de sa mémoire. Des moments forts, des moments d’émotion et aussi de partage. Je crois que le dimanche 16 octobre 2011 restera pour moi l’un de ceux-là. Au-delà du succès de François Hollande, c’est peut-être de l’atmosphère de cette journée si particulière dont je voudrais avant tout me souvenir, ainsi également que de quelques images. Solférino, c’est plus que le siège de mon parti. C’est pour moi un lieu symbolique, chargé d’histoire, qui n’a jamais cessé de m’impressionner malgré les années qui passent et l’habitude prise de m’y rendre. Comme si ce lieu concentrait la formidable épopée de l’histoire centenaire du socialisme et de notre Parti, celle qui me rend si fier d’appartenir à un courant de pensée porté par la justice et l’internationalisme.

Avec Danièle et Sandra, nos permanentes, avec les assesseurs venus pour le dépouillement des votes par correspondance de l’étranger, nous avons vécu depuis le siège du Parti Socialiste cette journée de second tour des Primaires Citoyennes. L’organisation était impressionnante. Partout, dans le hall et à chaque étage, il y avait ces petites fléchettes vertes et rouges aux couleurs des Primaires, dirigeant vers l’équipe d’organisation, la Haute Autorité, l’espace presse, les bureaux affectés aux candidats, le Premier Secrétariat et … le buffet. Il y avait du monde, beaucoup de monde, mais sans désordre, comme si chacun était concentré sur sa tâche pour mener à bien cette formidable aventure. Se mêlaient à la fois l’ardeur, la solennité et la responsabilité de l’instant.

L’on a coutume de dire que l’union est un combat. J’y ai pensé deux ou trois fois hier. Au début de la journée par inquiétude, puis progressivement pour m’en réjouir. Il se lisait chez tant et tant d’amis, malgré leurs choix différents, une volonté, peut-être même une rage d’unité. Ne rien faire qui endommage le Parti Socialiste. Faire mentir tous les prophètes de la désunion qui se répandaient à droite et dans certains médias. « Tous ensemble, tous ensemble, socialistes », comme nous le rappelait la foule qui, peu à peu, se massait dans la rue. Il était 21 heures 30. François Hollande était annoncé. Au rez-de-chaussée l’attendaient, les uns près des autres, Martine Aubry, dont la dignité force le respect, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Ainsi que la direction du Parti Socialiste.

Le reste a été vu à la télévision, de l’apparition de François Hollande et de Martine Aubry ensemble devant la foule des militants jusqu’au discours du candidat. Nous nous pressions derrière lui, sur le perron de Solférino, devant ces foules de roses et drapeaux tendus, face à une espérance immense qu’il lui faut, qu’il nous faut désormais incarner. Dans la clameur, les applaudissements, la musique, ce sont les frissons ressentis par chacun qui rappelaient que l’histoire, à nouveau, s’était mise en marche et que ces moments que nous vivions seraient uniques.

Nous avons désormais 6 mois pour convaincre et pour gagner. 6 mois pour marquer nos mémoires militantes d’un autre moment glorieux, qui comptera et changera la France le 6 mai 2012.

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