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Véolia, Borloo et le dernier scandale de Sarkozy

Serait-ce le scandale final, cette fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase de toutes les colères et frustrations face aux méthodes sans foi ni loi de Nicolas Sarkozy et de ses copains du Fouquet’s ? L’on a appris en effet en fin de soirée hier dans un article de Libération que le Président de la République se serait mis d’accord avec Henri Proglio, Président d’EDF, pour débarquer l’actuel Président de Véolia, Antoine Frérot, et le remplacer par Jean-Louis Borloo. Le prix à payer certainement pour la non-candidature de ce dernier à l’élection présidentielle, fut-ce au prix d’un très vilain conflit d’intérêt qui saute aux yeux de tous sauf à celui des intéressés. Car Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et de la Mer (entre autres…), aura été durant plus de trois ans et il n’y a pas si longtemps encore à la tête de l’organisation ministérielle qui régulait les secteurs industriels où agit Véolia.

Tout cela est bien moche et file la nausée. Le Président de la République donne le coup de main au coup d’Etat fomenté par Henri Proglio, ancien Président de Véolia et toujours administrateur de la société, contre son successeur, dont il a décidé d’avoir la tête. C’est le même Nicolas Sarkozy qui, nommant Henri Proglio à la tête d’EDF en 2009, avait jugé tout à fait normal qu’il puisse continuer à présider le conseil d’administration de Véolia et à percevoir ainsi une double rémunération. Deux années après, alors que cela sent le roussi pour Nicolas Sarkozy, voilà le retour d’ascenseur. Sur fond d’affairisme et d’argent-roi, avec l’ineffable Alain Minc à la manœuvre pour organiser l’opération. De Sarkozy, cela ne surprend pas. De Proglio, non plus. Mais de Borloo, oui. La rénovation politique, l’indépendance, le virage social dont il se prévalait n’étaient ainsi qu’un triste habillage.

La République mérite mieux que ces petits arrangements indignes entre amis. Il y a quelque chose de pourri lorsque l’on en arrive à de telles décisions. C’est du niveau de l’affaire de l’EPAD, symbole de l’aveuglement le plus total et du mélange des genres. On voudrait imaginer toute la hauteur de vue et de comportement que requiert la fonction de Président de la République. On n’a en retour que le spectacle consternant d’un Président se prêtant aux petites querelles recuites du capitalisme français avec le secret espoir d’en tirer profit politique. C’est d’une confondante petitesse.

Vivement le 6 mai que la parole soit rendue au peuple pour sanctionner ces dérives, ces pratiques, qui font honte à notre pays. Pendant ce temps, le chômage grimpe, les déficits s’accroissent, des millions de compatriotes glissent vers la précarité. Le Président, lui, joue. Du balai !

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