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Mois : février 2019

Pour une COP de la biodiversité

©Pixabay

Il y a quelques semaines, j’ai ramené de Bretagne un joli livre sur les oiseaux qui appartenait à mon père. Mon père aimait les oiseaux. Il me les montrait souvent lorsque j’étais enfant, m’expliquant la construction du nid, la naissance des oisillons ou les migrations d’automne. Professeur de sciences naturelles, c’était son job et il le faisait bien. Mais la vérité, c’est que c’était surtout sa passion. Jamais il ne cessait d’observer les animaux, les plantes, la nature. Chez nous, le printemps était toujours un bonheur. Je connaissais tous les oiseaux de notre jardin et aussi ceux que nous apercevions au bord de la mer, volant sur la plage ou nichés dans les recoins des falaises. J’ai ramené à Bruxelles ce livre plein de dessins et d’histoires car il est pour moi, désormais que mon père n’est plus là, un précieux souvenir. Mais j’avais l’espoir aussi de pouvoir y trouver toute la matière pour parler à mon tour des oiseaux à mes propres enfants. Comme pour transmettre la flamme.

Les images et les photos, je pourrai les montrer. Mais les oiseaux eux-mêmes ? Il y a quelques mois, un rapport du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle a établi que les populations d’oiseaux dans les campagnes françaises avaient reculé de plus de 30% en 15 ans. Ce chiffre est terrifiant. A l’échelle d’une vie humaine, voire de quelques décennies tout au plus, le recul de la biodiversité est une réalité palpable. Ces oiseaux qui volaient près de moi lorsque j’avais l’âge de mes enfants, eux ne les aperçoivent presque plus aujourd’hui, alors que nous visitons pourtant les mêmes lieux. Et que dire des insectes de nos campagnes, de ces papillons derrière lesquels je courais l’été? Le premier rapport mondial sur l’évolution des populations d’insectes, publié récemment, fait état d’un déclin continu de 40% des espèces depuis une trentaine d’années et d’un taux d’extinction plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux ou des reptiles.

L’érosion du vivant à l’échelle de la planète est catastrophique. Le patrimoine inestimable qu’est la biodiversité disparaît, victime de l’intensification de l’agriculture et de l’usage des pesticides, de la déforestation, de la surexploitation des ressources, de l’urbanisation, de la pollution et du changement climatique. Le constat établi l’an passé par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est sans appel : si rien n’est entrepris pour enrayer le déclin de la biodiversité, le monde court à la catastrophe. Or, la protection de la biodiversité reste l’angle mort de la plupart des politiques publiques. Peu nombreux sont ceux qui, aux responsabilités, perçoivent la menace que la dégradation des écosystèmes terrestres entraine pour nos sociétés. Au risque que l’inaction finisse à terme par coûter bien plus cher que l’action urgente qu’il faudrait engager.

Rien de ce qui se passe n’est pourtant virtuel. Plus du tiers de l’alimentation mondiale est assuré par des cultures pollinisées par les insectes. C’est dire que le recul des populations d’insectes est donc un danger imminent pour l’homme. La préservation de la biodiversité s’inscrit de ce fait dans la même logique que le combat contre le réchauffement climatique : agir sans attendre pour la vie. Ce sont les deux faces d’une seule et même pièce. Certes, la prise de conscience est là, grâce en particulier à l’engagement des ONG, mais les actes manquent, a fortiori à la hauteur des enjeux. L’horloge tourne. En 2018, c’est le 1er août que l’humanité avait consommé l’ensemble des ressources que la nature peut générer en un an. En 1975, c’était le 1er décembre. Sans remettre en cause nos modes de vie, de production et de consommation, il est clair que nous ne redresserons pas la barre. Préserver la biodiversité requiert que nous changions de modèle.

Depuis près de 25 ans, je suis membre du WWF. Tous les deux ans, la publication du rapport Planète vivante me met le moral à plat. La dernière édition du rapport l’an passé montrait que les populations d’animaux vertébrés ont chuté de 60% entre 2014 et 1970, première année pour laquelle des données existent. Ce taux était de 52% dans le rapport Planète vivante de 2014, couvrant la période 1970-2010. Face à cette chute sans fin, c’est d’une action coordonnée à l’échelle internationale dont il doit être question pour réduire l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles et amorcer la reconquête. En clair, il faut une « COP de la biodiversité ». Or, si l’IPBES est reconnu comme « le GIEC de la biodiversité », il n’y a pas de COP, faute d’une conférence internationale qui amorcerait le mouvement sur la base d’engagements initiaux des Etats. Ce doit être un élément de mobilisation. La réunion de l’IPBES à Paris en mai prochain peut en offrir l’occasion.

Que faire ? Dans mon atelier juridique sur le climat et les droits de l’homme à l’Institut d’études politiques de Paris, je fais le pont entre la protection de la nature et l’exercice des droits fondamentaux. De même que je crois à la justice climatique, je crois à la justice pour la biodiversité. Sur la base, entre autres, de l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme sur le droit à la vie. Il s’agit de conduire les Etats et les entreprises à assumer leurs responsabilités afin de réparer et prévenir les dommages à la biodiversité. C’est un « duty of care » contraignant qu’il faut instaurer par la négociation internationale et la jurisprudence. Etats, entreprises, société civile, nous sommes partenaires d’un même destin. Il y a tant à faire, entre l’établissement de corridors écologiques et d’aires protégées, la conservation et la réintroduction d’espèces, l’intégration de la protection de la biodiversité dans toute politique publique ou la limitation des aides à l’agriculture intensive. C’est maintenant que tout se joue, c’est maintenant qu’il faut agir.

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Ma contribution au grand débat sur la démocratie et la citoyenneté

Le mouvement des gilets jaunes est un appel à l’aide. En cet hiver 2019, plus d’un trimestre après le premier acte et deux mois après les annonces du Président de la République, sans doute en retient-on d’abord les violences du samedi, désormais que l’expression dominante semble être confisquée par quelques chapelles extrémistes, réactionnaires, complotistes ou antisémites et par une poignée de « leaders » autoproclamés sujets à l’ivresse des cimes. Ces violences et cette haine, je les condamne de toutes mes forces. Elles doivent être combattues et sanctionnées. Elles ne doivent cependant pas cacher le désarroi sincère exprimé à l’automne et qui demeure, même si les centaines de milliers de personnes qui occupaient les ronds-points pour dire leur peur de l’avenir et leur exigence d’être considérées les ont aujourd’hui désertés. Ce désarroi, il faut vouloir l’entendre, le comprendre et y répondre. Par la parole, mais plus encore dans les actes.

Oui, il y a des ruptures profondes et des inégalités criantes dans la société française, à commencer par l’inégalité de destins. Oui, il y a une France périphérique et ignorée, qui crève à petit feu, loin des villes, loin des services publics, à l’écart d’un progrès de moins en moins partagé. Oui, il y a un pays qui se désindustrialise à grande vitesse, faute de trouver sa place dans la mondialisation, faute aussi de valoriser l’entrepreneuriat, la prise de risque, la formation professionnelle et la mobilité à la hauteur des enjeux de notre époque. Tout cela, ce sont les symptômes graves d’une crise profonde qui éclate aujourd’hui et qui pourtant remonte à loin: pouvons-nous encore, Françaises et Français, faire société? Je veux croire que oui. Le grand débat nous offre la chance de tout dire, de proposer et de partager. Saisissons-là, sans procès d’intention à l’égard de qui que ce soit. Il sera temps après de juger des mérites de l’exercice et des réponses qui seront apportées.

Comme beaucoup, j’ai choisi de participer à ce grand débat. J’aimerais pouvoir répondre à toutes les questions soulevées et je sais que je ne le pourrai pas. Il faudrait des jours de réflexion et d’écriture pour cela. Je n’en ai pas le temps. J’ai choisi de traiter certaines questions parce que je les connais plus que d’autres par expérience ou par goût personnel. Je partagerai ici, sur mon blog, les réponses et propositions que je ferai dans le cadre du grand débat. Je commence aujourd’hui par la démocratie et la citoyenneté. Comme ancien élu (10 ans à l’Assemblée des Français de l’étranger, 5 ans à l’Assemblée nationale), je suis choqué par l’hostilité violente à l’égard des députés, mais aussi de l’institution parlementaire elle-même. Il y a, je pense, beaucoup à expliquer et beaucoup à changer afin que cette perception redoutable pour la démocratie représentative évolue. Voici plus bas les propositions que je souhaite faire dans ce cadre.

Rendre le vote obligatoire et reconnaître le vote blanc : des générations entières ont combattu pour le droit de vote. Des milliards d’hommes et de femmes dans le monde ne l’ont toujours pas. La démocratie commence par cela. Se désintéresser du vote et donc du destin de son pays, de sa région ou de sa commune, c’est manquer à son devoir citoyen. Le vote doit être obligatoire. Pour les Français à l’étranger, part intégrante de la communauté nationale, cette obligation doit se traduire par la généralisation et la sécurisation du vote à distance (vote par Internet) pour toutes les élections. En retour de l’obligation de vote, le vote blanc doit être séparé des bulletins nuls, décompté et présenté dans les suffrages exprimés pour toutes les élections, y compris l’élection présidentielle.

Simplifier la procédure du référendum national d’initiative partagée : le seuil actuel d’un dixième des électeurs inscrits sur la liste électorale est trop élevé et rend matériellement très improbable l’organisation du référendum. Cela représente plus de 4,5 millions de signatures à collecter. Je propose de réduire ce seuil de 10% à 5%, soit un peu plus de 2 millions d’électeurs. Je défends l’obligation en parallèle d’obtenir le soutien d’un cinquième des membres du Parlement car on ne saurait opposer le référendum et la démocratie représentative, qui reste la base de notre organisation institutionnelle. Je suis donc hostile au référendum d’initiative citoyenne (RIC). Le champ du référendum national d’initiative partagée doit couvrir les questions de politique économique, sociale, environnementale et énergétique, l’organisation des pouvoirs publics et la ratification par la France d’un engagement européen ou international. Je suis hostile à toute forme de référendum national à dimension révocatoire. La révocation d’un élu, c’est en fin de mandat, s’il se représente aux élections, qu’elle peut intervenir.

Instaurer un référendum local d’initiative partagée : les électeurs d’une commune, d’un département ou d’une région doivent pouvoir solliciter l’organisation d’un référendum sur toute question relevant de la compétence de la collectivité concernée, à l’exclusion là aussi de toute dimension révocatoire. Je propose de fixer les seuils nécessaires à l’organisation du référendum à 20% des électeurs inscrits sur la liste électorale et à 20% des élus à l’assemblée délibérative de la collectivité concernée.

Modifier le mode d’élection des députés : au-delà du résultat proprement dit des élections législatives, il est crucial pour chaque citoyen de se sentir représenté à l’Assemblée nationale. Le mode de scrutin actuel ne le permet pas. Il n’est pas normal, même si la vertu du scrutin majoritaire est de construire des majorités solides, qu’un parti obtenant 35% des suffrages au premier tour occupe 70% des sièges à l’Assemblée nationale pour 5 ans. Une réforme du mode de scrutin est nécessaire. Je propose de réduire le nombre de députés de 577 à 450 : 225 députés seraient élus à la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne dans le cadre d’une circonscription nationale unique, 225 autres députés seraient élus au scrutin majoritaire uninominal à deux tours dans le cadre de circonscriptions découpées à l’échelle départementale. Ces circonscriptions ne pourraient excéder la taille d’un département sur le territoire national – il faut un député au moins par département – et d’un continent pour les députés des Français de l’étranger.

Inverser le calendrier de l’élection présidentielle et des élections législatives : la réduction à 5 ans du mandat du Président de la République et l’organisation des élections législatives dans la foulée de l’élection présidentielle ont accentué depuis 2002 le déséquilibre des pouvoirs inhérent à la Vème République et à l’élection au suffrage universel du Président de la République. Les élections législatives sont largement dévalorisées, comme en témoigne une participation électorale faible et à chaque fois en retrait. Elles ne sont qu’une confirmation du résultat de l’élection présidentielle, conduisant à une surreprésentation du parti du Président élu et à un assujettissement de la majorité parlementaire à l’exécutif. C’est un handicap pour l’action publique et son efficacité. Je propose d’inverser le calendrier et d’organiser les élections législatives deux mois avant l’élection présidentielle.

Réduire le nombre de sénateurs : la réduction du nombre de députés devrait s’accompagner d’une réduction concomitante du nombre de sénateurs. Je propose de réduire ce nombre de 348 à 250. Le mode de scrutin d’élection des sénateurs devrait être la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne dès lors que le département compte un minimum de de 2 sièges à pourvoir.

Réformer l’institution parlementaire : le Parlement doit évoluer. Il doit pouvoir mieux évaluer l’application et l’efficacité de la loi. Cela commande des moyens en temps et budgets dont il ne dispose pas. Les sommes économisées par la réduction du nombre de parlementaires devraient y être consacrées. Le travail en commission devrait être revalorisé, en particulier pour l’élaboration de la loi, et le temps de débat dans l’Hémicycle devrait être réduit en conséquence. L’organisation des travaux parlementaires devrait être déterminée un an à l’avance avec des semaines fixes de réunions de commission et des semaines fixes en circonscription ou sur le terrain.

Renforcer la complémentarité de l’action des conseils régionaux et départementaux : la France souffre d’une gouvernance trop verticale, loin de la réalité et de la diversité des situations. L’action publique doit être menée au plus près des faits et le mouvement de décentralisation initié en 1981-1982 doit être consolidé. Sans transférer davantage de compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales, il faut créer une complémentarité entre les conseils régionaux et départementaux, qui répartisse les responsabilités, élimine tout doublon et développe les synergies. Je propose de rétablir le mandat de conseiller territorial, voté en 2011 et aboli en 2013 avant même son entrée en vigueur. Le conseiller territorial siégerait à la fois au conseil régional et départemental. Cela permettrait de réduire de moitié les 6 000 sièges de conseillers régionaux et départementaux actuels. Les élections régionales et départementales auraient lieu le même jour. Dans le cadre de leurs compétences, les conseils régionaux et départementaux seraient dotés d’un pouvoir d’expérimentation.

Définir un statut de l’élu en toute transparence : l’hostilité à l’égard des élus trouve sa source dans l’opacité, voulue ou non, autour de leur statut et de leurs indemnités. Il faut y substituer une totale transparence. Un élu, de conseiller municipal à député, doit pouvoir être indemnisé pour le temps qu’il consacre à l’action publique, voire pour la mise en parenthèse ou l’abandon de sa carrière professionnelle afin d’exercer son mandat. Concernant les parlementaires, je propose l’interdiction de toute autre activité professionnelle parallèle. Je défends le maintien de l’indemnité parlementaire à son niveau actuel car elle correspond aux responsabilités exercées et au travail déployé, tant à Paris que sur le terrain. Un soutien au retour à l’emploi doit être développé afin de sécuriser les parcours des personnes donnant un temps de leur vie à la chose publique. Se présenter à des élections et exercer un mandat est un défi, notamment lorsque l’on est indépendant ou salarié du secteur privé. Il est important que la diversité de la société française se retrouve parmi les élus, en particulier les parlementaires, ce qui requiert une juste indemnité, un régime de retraite d’élu ainsi qu’un statut ouvrant le droit à la formation et au travail à temps partiel pour les salariés et fonctionnaires exerçant un mandat local.

Limiter le cumul des mandats dans le temps : le cumul des mandats est désormais interdit par la loi et c’est très bien. Cette interdiction conquise au forceps correspond à l’attente de la société et ne doit pas changer. Il est nécessaire également de limiter le cumul des mandats dans le temps. Le principe devrait être posé de limiter à 3 le nombre de mandats exercés dans le temps. On ne pourrait ainsi être député plus de 3 législatures ou maire plus de 3 mandats. Cette obligation couvrirait tous les mandats, y compris celui de conseiller municipal.

Voici les 10 principales propositions que je fais sur la démocratie et la citoyenneté. Je souhaite par ailleurs que la réflexion s’étende sur les moyens de mettre en place, en tant que de besoin, des assemblées citoyennes (composées par tirage au sort) destinées à éclairer les collectivités territoriales sur des projets ou enjeux structurants.

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Voilà près de 20 mois que je n’avais plus écrit sur mon blog. La séquence du printemps 2017, puis son dénouement électoral ont mis fin à un engagement public de beaucoup d’années. Plus de mandat et donc plus de blog. Cela me semblait aller de soi. La défaite est comme un deuil. Elle conduit au silence, au retrait et à la solitude. Tout cela, je l’ai vécu. Ecrire que ce fut simple ne serait pas juste. J’avais vécu une vie d’une intensité folle, parfois même déraisonnable, et tout d’un coup, je n’avais plus rien. Député, je courais de la circonscription à Paris et vice-versa. Les journées n’avaient pas de fin. J’accumulais les réunions, les séances de nuit, les conférences téléphoniques. Je me battais aussi pour préserver ma part de liberté et ce jardin secret qu’est ma famille. Dans les trains, dans les salles d’aéroports, dans mon bureau la nuit à l’Assemblée nationale, j’écrivais. J’écrivais même tout le temps, désireux de partager mes choix, mes interrogations, mes voyages, mes découvertes. Ecrire était devenu ma respiration. Et c’est ainsi que mon site de député, construit à l’été 2012, s’était mué en blog.


A l’été 2017, j’ai renoncé à cela. Une autre étape s’ouvrait et je n’en étais plus. Que ce soit dans la vie politique ou au sein de la formation dont j’avais été membre durant 30 ans, je me sentais hors-jeu. J’ai fermé mon blog. Ce n’est pas que je n’avais plus rien à dire, c’est que je pensais ne plus avoir mérite à partager des textes, des idées ou des récits comme j’avais pu le faire. Puis est venue quelques mois plus tard ma candidature au mandat de Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Ce fut la plus belle de mes campagnes, c’est aussi celle que j’ai perdue. Le 24 janvier 2018, au dernier tour de scrutin, j’ai échoué pour 4 voix sur 230. J’avais été moi-même, avec mon unité d’homme et de défenseur des droits. Le projet que je portais, c’était le mien. J’étais à livre ouvert. Je ne voulais pas qu’il y ait une différence entre le candidat que j’étais et le Commissaire que je voulais être. Droits de l’homme et climat, droits de l’homme et entreprise, droits de l’homme et big data, j’avais envie d’agir, de bousculer des certitudes, d’entrainer. Je ne calculais pas. C’était ma force et ce fut finalement aussi ma faiblesse.


Comment tourne-t-on la page ? En se projetant vers d’autres défis, en regardant devant. Je n’oublie rien des combats que j’ai menés. Je n’oublie pas non plus les moments difficiles. J’oublie moins encore ceux qui m’ont appelé. Ils n’étaient pas très nombreux. Car d’encouragements et de conversations sont venus des projets. Enseigner sur le climat et les droits fondamentaux, partager mon regard sur la Convention européenne des droits de l’homme, s’engager pour la protection de la nature et de la biodiversité. Et … retrouver mon vélo. J’ai avalé des centaines de kilomètres de VTT entre la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg. Sur la selle, dans la boue, sous la pluie, la neige ou le soleil du printemps, tout devient étrangement plus clair. Et un jour, cette question : pourquoi donc n’écris-tu plus ? Bonne question, que je redoutais de me poser. Après tout, il n’est pas besoin d’être « en situation » pour écrire. J’ai préparé une première tribune sur l’Europe pour Ouest-France. Et neuf autres ont suivi. Toutes ont bien marché. J’ai fini par en faire un petit livret. Il ne me restait plus alors qu’à retrouver mon blog.

Le voilà. Il est pour vous. Il est tout relooké (merci à mon ami Thomas di Luccio). L’avenir est à écrire, c’est son titre. C’était aussi celui de mon tout premier site il y a bientôt 10 ans. Tout en effet est à écrire, tout est à construire. Il n’en tient qu’à nous. Ce blog, ce sera un témoignage, des coups de cœur, de l’espoir, en un mot du positif. Et ce sera un lieu de débat. Ecrire, c’est en effet appeler des réponses, des critiques, des propositions et sans doute aussi, dans la chaleur de l’échange, quelques solides expressions fleuries empruntées à Michel Audiard ou à Antoine Blondin. J’y parlerai de mes passions (et donc de vélo). S’y mêleront la défense de la liberté, la volonté d’entreprendre, la soif d’égalité, l’exigence de solidarité, la responsabilité à l’égard des générations à venir, l’envie d’Europe. Il y aura des textes, des vidéos, des photos. D’ailleurs, je serai bientôt candidat au … concours de la Caja Rural de Granada pour glisser l’un de mes clichés dans le calendrier de la banque pour 2020. Il n’y a pas de petits défis. Il y a au contraire beaucoup d’idées et de rêves à partager. Mon blog me manquait. Je l’ai retrouvé. Il était temps de revenir.

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